Leçon 4

De nos jours, personne n’a rien conçu de grand. C’est à moi d’en montrer l’exemple.
Napoléon Bonaparte

On se gèle !

Où l’on regrette de ne pas avoir pris de manteau.

Louis Le Cœur, Fêtes du Sacre et du Couronnement de Leurs Majestés Impériales [...], 1804, estampe, aquatinte sur une préparation à l'eau-forte, 40,1 x 31,9 cm, issue du receuil Un siècle d'histoire de France par l'estampe, Bibliothèque nationale de France, Paris

2 décembre 1804. Un événement triomphal se prépare à Paris. Voilà des semaines que les artistes et les artisans s’activent pour que tout soit prêt à temps…

Napoléon va se faire sacrer empereur ! S’il porte déjà le titre depuis plusieurs mois, il a décidé de marquer le coup en organisant une cérémonie grandiose. Et cela en présence du pape et des représentants de l’Europe entière. 12 000 invités sont attendus.

Seulement voilà, où l’organiser ? Pas question d’imiter les anciens rois en se rendant à Reims. On se reporte donc sur la cathédrale de Paris. Or cette dernière est dans un piteux état : mal entretenue, elle tombe en ruine. Des artistes doivent cacher ses murs derrière de faux décors et des tentures.

Et le jour J, un terrible froid s’abat sur la ville. Dans la cathédrale, les spectateurs frigorifiés doivent assister à cinq interminables heures de cérémonie. Certains grignotent même en douce pour tenter de se réchauffer. Quant aux Parisiens, attendus nombreux à la sortie, ils ont préféré filer se mettre au chaud…

Certes, la cérémonie a pu avoir lieu… Mais on est loin du triomphe espéré par Napoléon !

Edward Finden, Notre-Dame de Paris, frontispice, 1836, estampe, éditée par Eugène Renduel, 23,5 x 17,7 cm, maisons de Victor Hugo Paris-Guernesey / Photo : CC0 Paris Musées