Leçon 7

À tout peuple conquis il faut une révolte.
Napoléon à son frère Joseph.

D’un roi à l’autre

Où l’on découvre une œuvre pas simple à déchiffrer.

Francisco de Goya, El Tres de Mayo, 1814, huile sur toile, 268 x 347 cm, musée du Prado, Madrid / Photo : Photo Museo Nacional del Prado, Dist. RMN-GP / image du Prado

Madrid, 3 mai 1808. Les rues de la capitale espagnole sont à feu et à sang. Le peuple se révolte contre la présence de troupes françaises dans le pays. Napoléon Ier a en effet envahi l’Espagne et a obligé son roi à partir. Dans quelques jours, la couronne sera offerte à… Joseph Bonaparte, qui n’est autre que le frère aîné de l’Empereur !

Mais le peuple espagnol ne l’entend pas de cette oreille et se soulève. La répression des Français contre les rebelles est sanglante… au point d’inspirer un grand artiste espagnol, Francisco de Goya. Son tableau est devenu mondialement célèbre, mais il n’a pas été peint sous le coup de l’émotion.

Eh oui ! Goya l’a en fait réalisé des années plus tard, en 1814, après que le roi Joseph et les Français eurent été chassés d’Espagne. Avec ce chef-d’œuvre, Goya ne dénonce pas spécialement l’Empereur ou les troupes françaises : il se place plutôt du côté des victimes de la guerre, quelles qu’elles soient.

François Gérard, Joseph Bonaparte, roi d'Espagne, vers 1810, huile sur toile, 247 x 162 cm, château de Fontainebleau / Photo : RMN-Grand Palais / image RMN-GP