Leçon 6

Allons enfants de la patrie / Le jour de gloire est arrivé !
Rouget de Lisle

Ne m’oublie pas

Où l’on découvre que certaines vacances tombent mal.

La cour d’honneur de l’Hôtel des Invalides le 14 juillet 1915 / Photo : Paris, Musée de l’Armée, RMN-GP

1915, en pleine Première Guerre mondiale. En ces temps difficiles, le gouvernement réfléchit à des actions pour unir les Français. Pourquoi ne pas leur offrir un symbole fort ? Il a justement une idée : il propose de… déplacer les cendres, c’est-à-dire les restes mortels, d’une personnalité.

Bien sûr, il ne s’agit pas de celles du premier venu ! Le gouvernement s’intéresse de près à un certain Rouget de Lisle. Ce militaire de la Révolution est l’auteur de La Marseillaise, devenue l’hymne national français. Mort dans l’oubli, il avait été enterré dans sa ville sans cérémonie.

En 1915, le gouvernement souhaite donc le déplacer au Panthéon. Selon lui, les Français apprécieront que l’on rende hommage à l’auteur de ce chant patriotique.

Seul problème : à l’époque, on a besoin d’un vote du Parlement pour prendre une telle décision. Or, les élus sont en vacances ! Et personne ne veut repousser la cérémonie de translation du corps. À défaut de Panthéon, on choisit un autre lieu symbolique, les Invalides.

Voici donc pourquoi Rouget de Lisle est déposé dans le caveau des gouverneurs. Hélas, vu les circonstances, le pauvre est de nouveau oublié. Il doit attendre les années 1960 pour qu’on prenne enfin le temps... d’inscrire son nom sur la plaque de sa dernière tombe !

Plaque de Rouget de Lisle, caveau de l'Hôtel des Invalides / Photo : RMN-GP